Gaël Charbau,
Les résidences d’artistes de la Fondation d’entreprise Hermès, 2013
Cédric Loire,
Surfaces de passage, 2007
Gabriele Chiari,
Aquarelles, dessins d'après aquarelles, 2007
Marielle Barascud,
Ordonner la peinture, 2006
Cédric Loire,
Kaltes Klares Wasser, 2005
Marielle Barascud, Communiqué de presse, 2005
Marielle Barascud
Communiqué de presse
Gabriele Chiari
17 novembre - 17 décembre 2005
Kaltes Klares Wasser
La saison continue à la galerie avec Gabriele Chiari. La galerie Pitch a déjà présenté la peinture de cette jeune artiste autrichienne lors de son ouverture. Les grands formats sur papiers libres se regroupent sous le terme générique d’aquarelles.
Ce terme technique est ici tout relatif à plus d’un titre. Du papier à fort grammage, un matériau à fort pouvoir colorant, de l’eau : tels sont les matériaux utilisés par Gabriele Chiari. De l’eau, beaucoup d’eau, qui lui permet aussi de travailler le papier, pas seulement de diluer la matière tinctoriale. À chaque œuvre correspond une nouvelle expérimentation, une nouvelle économie de moyens. Une économie toujours méticuleusement étudiée en vue d’un résultat mûrement réfléchi.
Le papier est d’abord abondamment mouillé, puis travaillé, plié, plissé, mis à la forme. Dans sa première phase, la mise en œuvre s’apparente au travail de la sculpture plutôt qu’à celui de la peinture. Le processus est lent, rigoureux, s’élabore amplement dans l’espace de l’atelier. C’est ensuite de dessin qu’il s’agit. La couleur ne vient pas dans la masse mais s’y glisse, dans les plis creusés par l’eau. Elle y inscrit la volonté initiale. Le hasard n’encombre pas, il n’est pas recherché, il est éventuellement accepté, sans état d’âme. Une fois la feuille sèche, elle est à nouveau mouillée pour reprendre sa forme première. L’échafaudage disparaît.
Le résultat est a
contrario du dispositif engagé, il est
minimal. Les œuvres de Gabriele Chiari ne se définissent vraiment ni dans le champ de la sculpture ni dans celui de la peinture. Les grands papiers, d’abord creusets puis produits d’un concept, se constituent en ensembles qui ne grèvent pas leur autonomie. Le graphisme crée le rapport quand ce n’est pas la couleur, reproduisant ainsi une certaine image de leur système d’élaboration.
L’aisance avec le matériau papier et la primeur donnée au trait rappellent les pratiques extrême-orientales de l’aquarelle. Le presque rien révèle non seulement le tout mais aussi sa présence. Et l’on pense également alors à certaines aquarelles de Cézanne et à ses fameux blancs construisant l’espace.
Dans ses grands dessins, Gabriele Chiari sait imposer par la force d’un dispositif de construction une apparente fragilité, celle de la délicatesse du regard porté sur l’espace transmise à la volonté curieuse de décortiquer l’évidence.
Galerie Pitch
http://galeriepitch.roidor.fr